Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


DEVANT LA MER



L’été brûle mon cœur, comme il brûle mes lèvres !…
Ô flots profonds, ô flots qui guérissez nos fièvres,
Seule votre fraîcheur peut me désaltérer !…
J’ai pris pour vous trouvez l’âpre chemin des grèves,
À l’heure où j’ai senti mes bras chargés de rêves ;
Et, seule devant vous, le soir me voit errer !

Rive où souffle l’odeur des mers silencieuses,
Velours du ciel semblable aux sombres scabieuses,
Sables roux que jamais ne fleurit le printemps,
Je vous cherche pour me sentir un peu meilleure
Et pour me libérer de l’attente qui leurre…
Heureuse, heureuse l’âme où ne court plus le temps !