Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Ô mortes, si les yeux qui pleurent
Sur vous, trop las et douloureux,
Se ferment pour que les effleurent
Des baisers frais, nouveaux pour eux :
Vous ne verrez pas sur les lèvres
Que votre haleine caressa
Les traces de ces nuits de fièvre
Où votre doux nom s’effaça.
Ô mortes, que je vous envie
La paix de votre long sommeil
Où l’heure, par l’heure suivie,
Ne sonne jamais le réveil !
Vous dormez dans l’oubli des choses,
Sous des rameaux souples et verts,
Et nos printemps, trop lourds de roses,
Sont plus tristes que vos hivers.