Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/61

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Elle oubliera bientôt que tu l’avais conquise !
Lorsqu’elle se sera, souriante, reprise,
Tes rêves merveilleux bâtis sur ton amour
S’écrouleront avec sa tendresse d’un jour.

Elle sera perfide, infidèle, rusée ;
Dans sa petite main sur la tienne posée
Elle tiendra ta force, et tes douleurs seront
Un jouet pour ses doigts qui te déchireront.

Mais ne dis pas alors : Elle n’est qu’une femme,
Et dans ses yeux en vain je chercherais une âme !
Ne condamne que toi qui n’as voulu choisir
Qu’une esclave, l’idole aux heures de plaisir.
 
Tu trouvais sa faiblesse adorable, divine ;
Tu voulais l’abriter toute sur ta poitrine,
Être son conseiller, son guide, son soutien,
Et dire avec orgueil : Cette enfant m’appartient !