Page:Arnold - La Lumière de l’Asie.djvu/26

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tions les plus caractéristiques des Hindous découlent évidemment de la bénigne influence des préceptes de Bouddha. Plus d’un tiers de l’humanité doit donc ses idées morales et religieuses à cet illustre prince dont la personnalité bien qu’imparfaitement révélée par les sources d’informations existantes, apparaît cependant comme la plus haute, la plus aimable, la plus sainte et la plus bienfaisante (sauf une seule exception) dans l’histoire de la pensée. Les livres bouddhistes, bien qu’ils soient en désaccord sur certains détails, et fortement entachés d’altérations, d’inventions et d’erreurs, sont unanimes sur ce point, qu’ils ne rapportent rien — pas un acte ou une parole — qui ternisse la parfaite pureté et la tendresse de ce Maître indien, qui unissait les meilleures qualités d’un prince à l’intelligence d’un sage et à la dévotion passionnée d’un martyr. Aussi, M, Barthélemy-Saint-Hilaire, bien qu’il ait interprété de façon complètement erronée certains points du bouddhisme, est cité à juste titre par le professeur Max Müller, quand il dit du prince Siddârtha[1] : « Sa vie n’a point de tache. Son constant héroïsme égale sa conviction ; et si la théorie qu’il préconise est fausse, les exemples personnels qu’il donne sont irréprochables. Il est le modèle achevé de toutes les vertus qu’il prêche ; son abnégation, sa charité, son inaltérable douceur ne se démentent

  1. En français dans le texte.