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dynastique, Paris était tombé entre les mains des hommes de la gauche. Ceux-ci avaient continué et achevé l’œuvre impériale, en livrant la capitale, en préparant la paix la plus honteuse dont notre histoire nationale fasse mention, depuis les tristes jours de la folie de Charles VI et des prostitutions d’Isabeau de Bavière.

De plus, le gouvernement de la défense nationale avait montré contre le peuple autant de parti pris et d’animosité que le gouvernement de Napoléon III, et le peuple, la démocratie, le socialisme, avaient dû reconnaître que la verge des républicains formalistes de la bourgeoisie ne valait certes pas mieux que le grand sabre du héros de Décembre et de Sedan.

Au milieu des circonstances les plus douloureuses, dans un moment tragique où les heures comptent pour des mois et les jours pour des années, Paris venait donc de constater que, si la dictature monarchico-militaire avait conduit la France à Sedan, la dictature bourgeoise pseudo-républicaine avait conduit la France à la paix de Bordeaux.

Il venait de constater encore que la République de Jules Favre n’aurait ni plus d’entrailles pour le peuple, ni plus d’intelligence des réformes sociales qu’une royauté quelconque, soit que cette royauté sortît des massacres d’une soldatesque avinée, comme en 1851, soit qu’elle sortît de la coalition des exploiteurs, des jouisseurs et des parvenus comme en 1830.

Il résultait de cette double expérience, que confier la gérance des intérêts et le salut des droits, soit au despotisme personnel d’un ambitieux, soit au despotisme oligarchique d’une caste, était une égale sottise, présentait le même danger, préparait