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Après Picard, nous tombons jusqu’à Jules Ferry !

Tout le monde connait Jules Ferry, une tête de garçon de café ! Il s’est fait une notoriété pour avoir taquiné Haussmann dans le Temps, journal orléaniste, et les électeurs le choisirent pour ne point nommer Adolphe Guéroult, un bonapartiste, ou Cochin, un catholique.

Au Corps législatif il fut de la gauche ; cela rapportait autant que d’être de la droite.

À l’hôtel de ville, il n’eut qu’une idée : devenir préfet de la Seine, Il le devint pour un quart d’heure.

Quand, Paris livré, Versailles se leva à l’horizon, il fut Versaillais.

On l’accusa d’avoir tripoté sur les approvisionnements de Paris, et arrondi sa bourse aux dépens des Parisiens imbéciles qui mouraient de faim pour défendre la République et la patrie.

Il a été embassadeur, — il sera ministre, un jour ou l’autre.

Dans la coulisse, à distance des grands rôles, il reste un dernier personnage, fort insignifiant en soi, mais que je tiens à faire connaître, parce que cela complétera la moralité de ce tableau.

Ce personnage, c’est M. Clamageran, petit homme tout rond et blafard, bâti comme un boudin, avec une figure de Nuremberg, le teint d’un fromage mou, l’air idiot, et plus idiot que son air.

Les hommes qui avaient choisi Trochu pour diriger les opérations militaires, lui confièrent la mission d’étudier spécialement les questions relatives à la boucherie.

Il était le gendre de quelqu’un des locataires actuels de l’hôtel de ville, et son beau-père, lui