Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v1.djvu/53

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aucun citoyen pour la part prise au mouvement. Le lendemain, ils remplaçaient les élections promises par un plébiscite à leur bénéfice, et faisaient arrêter ceux qui s’étaient fiés à leur parole.

Il faut rendre cette justice au gouvernement de la défense nationale que jamais la France n’avait eu, à sa tête, de plus sinistres saltimbanques. Leur conduite entière est marquée d’un caractère particulier de vilenie qui les distinguera toujours.

On voit bien que ce gouvernement comptait, parmi ses membres influents, un faussaire, pour qui le simple mensonge n’était qu’un jeu et comme une plaisanterie sans conséquence.

Comment auraient-ils pu sauver l’honneur du pays, ces gens qui faisaient ainsi fumier de leur propre honneur, et s’y vautraient avec cet impudique laisser-aller ?

Quittons cette écurie, et retournons a la rue. Il y a là un grand peuple qui a faim, qui a froid, et qui demande à s’ensevelir sous les ruines de Paris, plutôt que de forfaire au devoir.

Tout le monde connaît Paris, cette ville du luxe, de la lumière et des plaisirs, que la Galiffet, s’y trouvant en compagnie de la Montijo, prit pour un lupanar.

Cela est grand et brillant, bruyant et joyeux. Les richesses du monde entier s’y sont donné rendez-vous.

Il y a des villes plus immenses, il y a des villes plus coquettes, il y a des villes mieux situées, dont le climat est plus beau, le ciel plus pur, que la nature et les arts ont plus choyé : — il n’y a qu’un Paris.

C’est le laboratoire immense de la pensée