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d’une façon certaine, c’est que les bons citoyens qui tentèrent ce mouvement avaient pour eux le droit et la vérité, c’est que la République et la France eussent probablement été sauvées, si le mouvement avait réussi.

Faute de plan et d’entente préalable, par suite surtout de la générosité intempestive des prétendus insurgés, qui, recommençant alors la faute commise déjà au 4 septembre, laissèrent fuir les adversaires qu’ils tenaient sous la main, le mouvement échoua, et le gouvernement vainqueur profita de sa victoire pour violer toutes ses promesses, tous ses serments. Il revint même sur l’engagement pris, quelques heures auparavant, en face des maires et des adjoints réunis à l’hôtel de ville. — Cet engagement était de faire procéder à l’élection immédiate d’un conseil municipal.

Les Favre et les Trochu remplacèrent cette élection par un vote de confiance qui confirmait leurs pouvoirs, et comme les vainqueurs ont toujours raison, les voix ne leur manquèrent pas[1].

Tout était perdu et bien perdu.

Néanmoins l’action sert toujours à quelque chose. Le mouvement du 31 octobre, même vaincu, contraignit le gouvernement à l’organisation des bataillons de marche, mit fin aux pourparlers d’armistice, et prolongea le siège de façon, du moins, à sauver l’honneur du peuple de Paris.

Le peuple n’a que ça : il y tient !

On gagna de la sorte le mois de janvier, et les illusions de la population, la plus tenace aux illusions, finirent par s’envoler l’une après l’autre.

  1. A la suite de cette escobarderie un grand nombre de maires et d’adjoints donnèrent leur démission.