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la démocratie, de la République universelle.

Quant à Louis Blanc, le socialiste de 1848, la bourgeoisie qui vota pour lui montra, ce jour-là, un certain sens politique et fit preuve d’une appréciation exacte des caractères. — Louis Blanc ne devait pas tromper sa confiance.

Rochefort venait un peu après.

A ces quelques noms, il faut ajouter ceux de Gambetta et de Ranc, que leur lutte des derniers jours contre le gouvernement de la défense nationale fit nommer à Paris.

Dans les meilleurs centres de la province également on nomma Trochu, Jules Favre et Jules Simon, qu’on prenait de loin pour des héros, de bons républicains et d’honnêtes gens.

Tous ceux de ces députés qui appartenaient aux opinions avancées avaient un mandat uniforme, absolu, impératif, sine quâ non : — Voter contre la paix ; demander la mise en accusation des membres du gouvernement de la Défense nationale.

On sait comment ceux qui sont restés à Versailles ont tenu leurs engagements en votant des remerciements à l’armée versaillaise pour l’égorgement des Parisiens, et en baisant la main sanglante de Thiers !

Les élections une fois terminées, les préoccupations prussiennes reprirent le dessus pendant quelques jours. Le moment approchait où l’armée de Guillaume devait occuper les Champs-Elysées, et le peuple de Paris ne pouvait se résoudre à accepter cette suprême humiliation.

Tout à coup le bruit se répandit que les canons de la garde nationale, payés par la garde nationale, pendant le siège, et qu’on avait parqués dans un terrain vague, près de la place de