Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v2.djvu/12

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cherchait tous les moyens d’en sortir, comprenant bien qu’un semblable état de choses ne pouvait s’éterniser sans amener quelque catastrophe.

Elle tenta donc, la première, une démarche d’apaisement, en faisant savoir, par intermédiaires envoyés près du gouverneur de Paris, qu’elle était prête, non pas à rendre ses canons à l’Etat pour qu’il les resserrât dans ses arsenaux[1] mais à les déplacer et à les réunir dans un parc désigné, où ils seraient confiés tour à tour à la garde de chacun des bataillons.

On ne pouvait pousser plus loin l’esprit de conciliation.

Le gouvernement n’avait qu’à désigner un endroit, dans Paris, et tout était terminé, du moins pour le moment, et en ce qui touchait cette question spéciale.

Une compagnie, chaque jour, eût été de service à la porte du parc ; la milice citoyenne était satisfaite, et les esprits timorés recouvraient leur calme.

En somme, la garde nationale n’exigeait qu’une chose bien simple et de droit absolu : être chargée de veiller seule sur les canons qu’elle

(t)

(2} Le comité central d’artillerie demandait que l’on reconstituât la légion d’artillerie de la garde nationale, déclarant qu’il lui remettrait immédiatement les canons.

Des délégués du 61* bataillon (de Montmartre) allèrent même plus loin, et chargèrent officiemement Clêmenceau, maire du dix-huitîeme arrondîssetnent, de négocier la remise pure et simple des pièces d’artillerie, à condition que Ton trouvât une forme qui ménageât Tamour-propre des gardes nationaux* _ Le gouvernement ne pouvait donc ignorer les intentions conciliantes de la population* Mais un dénouement pacifique ne faisait point son affaire. Il voulait la bataille, afin de désarmer la garde nationale, lâ victoire, et d’englober tous les révolutionnaires/tous les ’ après socialistes dans un vaste massacre.

  1. Elle offrait, néanmoins, la restitution pure et simple de quelques pièces appartenant à l’armée régulière, qui avaient pu, le premier jour, se fourvoyer parmi les pièces de la garde nationale.