Page:Arnould - Histoire populaire et parlementaire de la Commune de Paris, v2.djvu/136

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pourquo Versailles ramenait-il la barbarie, en fusillant prisonniers et blessés ?

C’étaient des insurgés, dit-on.

Dans une guerre civile, qui peut affirmer où sont les insurgés, avant la victoire, qui seule décide de la culpabilité légale ?

Que nous fussions vainqueurs, et, aux yeux mêmes de l’histoire, les insurgés, changeant de camp, se trouvaient à Versailles.

Oui, certes, nous étions insurgés contre Versailles, mais Versailles était en insurrection contre Paris.

Si le prétendu droit écrit était pour eux, le droit éternel était pour nous !

D’autre part, au point de vue pratique, en révolution, il est dangereux, imprudent, de menacer un ennemi, quand cet ennemi est hors d’atteinte !

Est-ce que Thiers fit voter, par l’Assemblée de Versailles, un décret spécial ordonnant le massacre des prisonniers ?

Est-ce qu’il fit rendre, par cette Assemblée, un décret établissant que l’armée versaillaise, si elle entrait jamais dans Paris, devrait égorger les blessés dans leur lit, les femmes, les enfants, quiconque, vieillard ou jeune homme, avait fait partie de la garde nationale fédérée ?

Nullement, Il agit à son heure !

La Commune, au contraire, endossa tout l’odieux d’un décret terrible, quoique parfaitement strict en droit, et qu’elle n’appliqua jamais.

Qu’il fallût protéger la vie des volontaires héroïques de l’armée communale, qui en disconvient ?

Il faut effrayer Versailles, disait-on.

D’accord, mais était-ce possible ainsi ?