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ralentissent pas pendant l’été. Si on les contraint de retourner dans des pâturages où leurs ordures aient séjourné, elles pourront paraître dans l’abondance, tandis qu’elles souffriront réellement une pénurie qui tarira leur lait. De même, si on laisse trop grandir l’herbe d’un pré, avant de les y mettre, elles en fouleront nécessairement beaucoup : cette herbe contractera bientôt un goût de pourri qui répugne aux vaches ; elles mangeront moins et leur lait diminuera. Le même inconvénient aura lieu si on les fait trop sortir : si c’est à la chaleur du jour, cela les incommodera ; elles ne pourront manger, parce que les mouches les tourmenteront ; si c’est la nuit, et qu’il fasse froid et humide, elles en souffriront. Tous ces inconvéniens, si l’on n’y prend garde, nuiront beaucoup au produit d’une laiterie. Il faut donc avoir soin de mettre ses vaches à l’abri dans un endroit où elles soient fraîchement pendant les jours d’été, et garanties de toute gêne : là il faut leur donner continuellement de l’herbe fraîchement coupée, la meilleure possible ; la mettre devant elles par petite quantité que l’on renouvelle petit à petit tant qu’elles veulent manger. Ce qu’elles laissent doit être de suite ôté de la mangeoire, afin qu’elles ne soufflent pas dessus, ce qui donne à l’herbe une odeur nauséabonde. Quand les vaches ont bien mangé, il faut les laisser tranquillement ruminer à leur aise.

Une manière plus économique, et conséquemment plus profitable de nourrir les vaches, est de les tenir continuellement dans des étables bien sèches et suffisamment aérées, de les y nourrir de plantes variées[1], toujours fraîches, propres, et qui aient le moins possible été maniées par les domestiques (car de la pâture fanée déplaît

  1. Il est très avantageux pour les vaches de varier de temps en temps leur nourriture ; car alors, mangeant avec plus de plaisir, elles produisent davantage.