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beurre sans le saler, en y mêlant une certaine portion de miel fin, à peu près une once par litre de beurre. Il faut les bien mêler, afin qu’ils soient parfaitement incorporés ensemble. Ce mélange a un goût agréable et doux, et se conserve pendant plusieurs années sans devenir rance. Il n’y a pas de doute que du beurre ainsi préparé ne puisse être transporté, très loin sans se gâter.

Coloration du beurre.

Comme le beurre fait pendant l’hiver est moins bon et qu’il est aussi plus pâle que celui que l’on fait pendant l’été, on n’a bonne idée d’un beurre que lorsqu’on lui voit une teinte jaune ; ce qui fait que l’on emploie diverses substances pour lui donner cette couleur. Ce que l’on emploie le plus ordinairement ; et qui est certainement le plus sain, c’est le jus de carotte ou le jus de fleur de souci, exprimé avec soin et passé dans un linge. Il faut délayer dans un peu de crême une petite quantité de ce jus : l’expérience enseigne en peu de temps la proportion. On ajoute ce mélange au reste de la crême quand on la met dans la baratte. Il faut si peu de l’un ou de l’autre de ces jus pour colorer le beurre, que cela ne peut lui donner aucun goût particulier.

La manière dont on dispose le beurre dans la vallée de Gloucester, pour l’envoyer aux marchés, mérite d’être décrite.

Il est en pains d’une demi-livre, rangés dans des paniers qui sont de forme cubique. Ces paniers ont environ dix-huit pouces sur vingt-quatre, et dix pouces de profondeur ; ils ont une anse au milieu et deux couvercles qui tiennent à une traverse sous l’anse. Un panier de cette dimension contient douze pains de beurre rangés trois sur quatre. Quand le beurre est ferme, on met dans chaque panier trois couches de pains de beurre formant dix-huit livres ; quand il est