Page:Artrey - Anthologie internationale, quinze ans de poésie française à travers le monde, 1927.djvu/297

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée






Que c’est beau la victoire ! Enchaîné à ce sol,
L’esprit ressuscité s’élance haut dans son vol.
Que c’est beau la victoire, où l’esprit en détresse,
Au tambour solennel, pour vivre se redresse
Et la foi qu’il avait en soi-même jadis,
Il la retrouve ! Il est vivifié, rajeuni.
Un avenir doré le suscite et le hante :
Et l’esprit redressé voit l’aurore et la chante.
Ayant vu des éclairs que nul n’a jamais vus,
Il lance des accents que nul n’a entendus.





C’est toujours par les Francs que Dieu fait ses Iliades.
Dans le grand tourbillon de nouvelles croisades
Il appelle en avant toutes les nations
Qui marchent vers les jours radieux !
Leur glaive était puissant, noble était leur effort,
Sublime leur dédain du danger, de la mort.
Le sage d’outre-mer qui parle en vrai prophète :
Tous étaient beaux et grands – et la France à leur tête !





Peuple choisi de Dieu entre tous, belle France,
Car il t’a couronnée de force et de puissance
En te couvrant pourtant de grâce et de douceur,
Et tu vaincs par ton glaive ainsi que par ton cœur.
Salut ! Que l’avenir soit pour toi de clarté,
Car de ton sang naîtra la suprême Cité !