Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/119

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remarquable par la généralité des objets auxquels il s’applique. Le dément est riche, opulent, il a des châteaux, des royaumes ; il est roi, empereur ; il est littérateur, savant, financier ; il est, en un mot, tout ce qu’on veut, pourvu que le titre qu’on lui donne flatte sa vanité. Ce n’est pas le propre du délire ambitieux que l’on observe dans beaucoup de monomanies.

Nous avons quelquefois noté chez eux des hallucinations.

Hallucinations de la vue, 4
de l’ouïe, 2
internes, 2

Deux de ces malades en avaient à la fois une de la vue et de l’ouïe.

Sous le rapport du développement de l’affection, il aurait été très intéressant de remonter à son origine pour déterminer si elle a été primitive ou consécutive à quelques accès de manie. Les renseignements nous ont manqué presque complétement pour éclairer cette question. Nous avons eu sept cas de démence à la suite d’une ou plusieurs attaques d’apoplexie. Ces malades étaient hémiplégiques ; mais cette paralysie ne doit pas être confondue avec celle qui nous occupe en ce moment.

Les troubles des fonctions de la vie organique ont été plus fréquemment notés que dans les autres formes d’aliénation : ainsi la circulation a été trouvée assez souvent accélérée ; et quoique nous ne puissions exprimer par des chiffres ce que nous avons observé, nous croyons avoir remarqué que le pouls bat ordinairement dix à quinze fois de plus que dans