Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dant avaient éprouvé, à la suite d’un bon régime, une grande amélioration, et il leur avait été permis de reprendre leurs occupations ordinaires ; mais ce mieux n’ayant été probablement que momentané, et tout le monde s’accordant assez sur l’incurabilité de ces trois affections, nous avons cru devoir les retrancher pour être plus rigoureux dans nos calculs, et pour ne pas mériter le reproche d’avoir exagéré le chiffre des guérisons.

Ainsi, en retranchant du nombre des sortants tous les déments, les imbéciles et les épileptiques, et quelques maniaques ou monomaniaques sortis non guéris, notre chiffre de 208 se trouve réduit à 137, nombre des guérisons réelles survenues chez les 549 malades admis cette année. Ce qui nous donne la proportion de 1 malade guéri sur 4,008 malades entrés, proportion, comme on voit, peu favorable. Et si on la compare avec celle des médecins dont nous avons consulté les travaux (voy. p. 118), on aura droit d’en conclure que les guérisons sont moins communes qu’autrefois, et que Bicêtre en fournit moins que les autres hôpitaux. Mais, ainsi que nous l’avons fait pressentir plus haut, est-il possible de comparer ces résultats obtenus par des procédés si différents ? Plusieurs auteurs n’ont pas été assez rigoureux dans la détermination du chiffre des guérisons. Une cause puissante qui a dû le faire varier, c’est la proportion relative des divers genres d’aliénation que reçoit chaque hôpital ; en effet, toutes les formes n’ont pas le même degré de curabilité, et l’on sait à priori que là où la démence prédomine, on a un nombre de guérisons bien moindre que dans les maisons où l’on