Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/152

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(Bicêtre, Charenton, Nantes, Rouen), afin de mieux établir les termes de comparaison ; dans ces établissements, ainsi que dans celui de Caen, on a opéré de la même manière que nous. Nous ignorons le procédé employé par les auteurs des statistiques d’Italie et des Pays-Bas ; le chiffre de la mortalité à Bicêtre n’a jamais été au delà de 1 sur 8. Si quelques hôpitaux d’aliénés annoncent une moyenne plus favorable (à Caen et Montpellier, par exemple), c’est que le mouvement y est moins actif, le nombre des déments paralytiques moins grand.

Nous croyons faire une chose utile en cherchant le rapport qui existe entre le nombre de nos aliénés admis cette année et celui des morts qu’ils ont donné.

Sur 549 malades admis cette année, 84 sont morts, c’est-à-dire 1 sur 6,53.

Ce chiffre est nécessairement plus fort que celui que nous avons obtenu par l’autre opération, puisque les déments paralytiques, qui donnent le plus grand nombre de décès, sont presque sans exception admis dans l’année.

Il faut insister ici sur la part que prennent dans la mortalité les malades évacués des hôpitaux. Sur 91 aliénés envoyés des différents hôpitaux de Paris à Bicêtre, 30, à l’époque où nous écrivons, sont déjà décédés. Deux d’entre eux ont été amenés dans un état tellement grave que, malgré tous les soins qui leur ont été prodigués, ils sont morts la nuit même qui a suivi leur admission, et plusieurs autres ont à peine vécu 7 à 8 jours.

On peut voir que le chiffre de la mortalité dans