Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/195

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Ce chiffre a toujours été en augmentant, chaque année a fourni un effectif plus fort que celui de l’année qui précédait ; et si cette gradation se trouve interrompue en 1833, où le nombre des aliénés a été moindre, cela s’explique par cette épidémie meurtrière, le choléra, qui, quelques mois auparavant, avait sévi aussi bien sur les aliénés que sur les autres habitants de Paris ; mais depuis cette époque elle s’est constamment maintenue ; et quoique les guérisons soient devenues plus communes, la division serait certainement plus populeuse qu’elle ne l’est, si, à mesure que de nouvelles maisons s’élèvent dans les provinces, on n’avait soin d’y envoyer les aliénés incurables qui sont étrangers au département de la Seine.

Les 896 malades que renferme la division se distinguent en deux grandes classes : les curables, et les incurables. Les premiers, placés dans les sections du traitement, sont, au moment où nous écrivons, au nombre de 309 ; les autres, au nombre de 587, sont dispersés dans trois autres sections, et ne viennent au traitement que pour les maladies accidentelles. Parmi ces derniers, 59 sont pour ainsi dire étrangers à la division ; ce sont pour la plupart des vieillards infirmes ou déments, que l’on a placés avec les indigents de l’hospice, et qui ne comptent que par mesure administrative dans l’effectif général de la division.

Le premier travail qui a dû nous occuper a été de classer les divers genres d’aliénation que nous avions sous les yeux. Nous avons consulté pour cela les registres ; nous avons visité chaque malade en parti-