Page:Aubanel - Thore - Recherches statistiques sur l’aliénation mentale faites à l’hospice de Bicêtre.djvu/209

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imbéciles et les idiots, pour ne pas donner à notre travail trop d’étendue, et pour éviter des longueurs qui auraient été de fort peu d’intérêt, relativement au point de vue sous lequel nous avions à considérer ces malades.

Tous, à l’exception de 2, sont célibataires.

L’âge de nos idiots et imbéciles a son maximum entre 21 et 30 ans, le chiffre diminue successivement dans les âges suivants, en raison de la mortalité et de la cause de l’idiotie qui est tout à fait nulle à cette époque de la vie. L’imbécillité et l’idiotie sont presque toujours congénitales ; c’est exclusivement dans la première enfance qu’on les observe. Nous trouverions un plus grand nombre d’idiots avant l’âge de 20 ans, si les plus jeunes n’étaient placés dans un autre hôpital jusqu’à ce qu’ils aient atteint leur dixième ou quinzième année.

La table de la durée de séjour présente un fait qui, au premier abord, semble en opposition avec ce qui est généralement admis sur la mortalité des idiots. Leur vie est chétive, dit-on, et leur fin presque toujours précoce : cela est vrai pour les idiots paralysés, rachitiques, sales et vivant dans l’ordure ; mais les imbéciles, ceux qui jouissent de certaines facultés perceptives, vivent plus longtemps, et à moins d’une maladie accidentelle, ils peuvent atteindre un âge fort avancé ; tous ceux qui sont âgés, et dont la durée de séjour dépasse un grand nombre d’années, se trouvent dans ces conditions ; nous en avons un exemple frappant sur un albinos qui, entré dans le mois de messidor an 3, jouit encore aujourd’hui de la meilleure constitution.