Page:Auber - De la fièvre puerpérale.djvu/59

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purulente, qui est la fièvre puerpérale même de quelques symptomatiques. En un mot, M. Velpeau a démontré d’une manière péremptoire ce que le génie d’Hippocrate avait découvert ; à savoir que la fièvre puerpérale est une fièvre lochiale métastatique déterminée par le passage des lochies dans le torrent de la circulation. Or, si ce n’est pas là le mot de l’énigme que l’Académie cherche en vain depuis trois mois, nous avouons ne pas savoir où on pourrait désormais la trouver. Toutefois, il est bon d’ajouter que M. Velpeau n’a pas l’air d’attacher au résultat de ses découvertes la haute importance, qu’il comporte, et qu’il ne semble pas même y avoir beaucoup réfléchi depuis quarante ans.

M. Velpeau a appelé l’attention sur ce qui arrive à la suite des piqûres anatomiques. « À la suite de ces piqûres, dit-il, les ganglions de l’aisselle s’engorgent et s’enflamment. Ils arrêtent au passage la matière morbifique et ils la travaillent ; car, bien qu’on ne voie rien sur le trajet des lymphatiques, on ne peut nier, dans ce cas qu’une molécule morbifique n’ait été transportée de la piqûre à l’aisselle et n’y ait déterminé l’adénite. » Méditez cette proposition aphoristique du chirurgien de l’Hôtel-Dieu, et voyez vous-même s’il n’est pas dans ; les voies de l’hippocratisme ? Qu’est-ce en effet que ces ganglions qui arrêtent la matière morbifique et qui la travaillent ? Ne reconnaissez-vous pas là l’effort de la nature prise sur le fait ? M. Velpeau ajoute : « Mais si, dans la lymphangite, les ganglions arrêtent au passage la matière morbifique et la travaillent (par l’inflammation sans doute, par l’adénite), il n’en est pas de même de la phlébite ; dans ce dernier cas, les molécules de pus entraînées dans des vaisseaux qui vont sans cesse en s’élargissant et par un torrent toujours plus rapide peuvent arriver ainsi jusqu’au cœur et causer de graves désordres. » Eh bien ! ne reconnaissez-vous pas les accidents qui se préparent, qui éclatent et qui se montreraient encore plus