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L’Académie française seule avait une organisation qui peut s’expliquer en quelques mots. Elle se composait de quarante membres, d’origine diverse, il est vrai : hommes de lettres, hommes d’Église, hommes de cour ; mais aucune distinction n’était établie entre eux. Les élections étaient soumises à l’approbation du Roi. Le directeur et le chancelier étaient désignés par le sort, primitivement tous les deux mois, plus tard tous les trois mois. Le secrétaire perpétuel était élu, sauf confirmation par le Roi.

Dans les autres Académies, on rencontrait, au contraire, plusieurs catégories de membres ayant une situation et des droits différents, soit au point de vue des élections, soit au point de vue des pensions accordées, et l’influence de l’autorité royale sur le choix des membres et sur la nomination du bureau de l’Académie était beaucoup plus considérable. Il faut entrer dans quelques détails pour bien faire apprécier la situation.

À l’Académie des inscriptions et belles-lettres, il y avait quarante académiciens divisés en trois catégories. D’abord dix honoraires, qui étaient généralement de grands personnages. Dom Mabillon, à cause de sa qualité de Bénédictin, avait été placé parmi eux ; Nicolas Foucault, d’Argenson, Bertin, les Bignon, le comte de Caylus, Malesherbes, Turgot y ont figuré à leur tour, mais beaucoup d’autres membres honoraires n’avaient pas leur mérite. Venaient ensuite les membres chargés des travaux de l’Académie, quinze pensionnaires, et quinze associés. Les membres titulaires pouvaient obtenir, s’ils étaient empêchés par