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Dans son dernier numéro de novembre, l’intéressante petite revue, l’Intermédiaire des Chercheurs, parle assez longuement du comte Léon, mais sans faire le portrait de cette curieuse individualité. C’est donc qu’ils ne l’ont pas vu. Et pourtant, pendant de longues années, aucun homme ne se montrait plus volontiers en plein jour sur le pavé de Paris.

Je l’ai déjà dit, il était grand. Pour le reste c’était Napoléon tout craché. Un Napoléon avec des allures de géant, cette particularité déroute singulièrement les regards de la foule ; néanmoins, rien n’est plus vrai. Seulement, ce qu’il faut se hâter de dire, c’est que, si c’était bien le masque de l’empereur, il ne s’y trouvait pourtant ni la finesse du visage, ni cette admirable correction des contours, ni la noblesse du nez qui faisait dire à Louis David, le grand peintre : « C’est un Romain d’il y a deux mille ans qui vient de sortir des entrailles de la Révolution française ». Tout compte fait, le comte Léon paraissait plutôt être une copie du prince Jérôme, celui qui est mort à Prangins, qu’un fils de son père.

À ce sujet, une rectification. Suivant l’Intermédiaire, le comte Léon serait le fils d’une grande dame polonaise, la comtesse W... Il est évident que notre confrère confond ici les personnes. De la comtesse W... est né le comte Walewski, le même dont lady Morgan parle dans ses impressions de voyage, le même aussi