Page:Audet - Les députés de la région des Trois-Rivières (1841-1867), 1934.djvu/10

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 13 —

plus en vogue et toujours dans nos intérêts nationaux. Délégué deux fois en Angleterre pour y conférer avec les ministres et obtenir des adoucissements au régime que l’on nous imposait, il remplit ces missions avec courage et dignité sans s’attirer le moindre reproche. Le 4 novembre 1838 il fut emprisonné et resta dix-neuf mois sous les verrous. Son rôle politique, en 1844, alors qu’étant premier ministre, il consentit à ce que le gouverneur nommât aux emplois, lui valut la perte de presque toute sa popularité, aussi eut-il la prudence de s’effacer, à un âge où il lui était permis de prendre du repos. Il n’en reste pas moins l’une des grandes figures de nos luttes politiques et l’un des hommes les plus respectés de nos compatriotes ».

Voici, en partie, la belle appréciation de ce grand patriote, que fit M. Joseph Royal, en 1861.

« Le Bas-Canada a perdu en l’honorable Denis-Benjamin Viger l’un de ses plus grands citoyens.

C’était l’un des derniers chefs survivants de cette glorieuse phalange de patriotes, qui ont rempli du bruit de leurs paroles et de leurs actes, plus d’un demi siècle de notre histoire. Sa vie, comme celle des Bédard, des Panet et des Papineau, se trouve liée à ces luttes héroïques, où l’existence de la nationalité canadienne fut tant de fois mise en jeu, et fut autant de fois sauvée par ces nobles soutiens de la liberté.

L’écrire serait une belle tâche.

Ces grandes figures de la patrie nous semblent mal à l’aise dans le cadre forcément rétréci d’une histoire générale ; elles demandent plus de lumière, plus d’exposition pour ressortir dans toute leur gloire.

On comprendra dès lors que ce n’est pas le but que nous nous proposons ici. En attendant que ce pieux devoir s’accomplisse, nous voulons mêler quelques fleurs à la couronne civique, que la nation en deuil dépose sur cette illustre tombe ; nous voulons esquisser à grands traits le profil de cette belle vie, où la Providence nous a permis de tant admirer et de tant apprendre ».

Fils d’une mère pieuse, neveu de Messire Cherrier, curé de Saint-Denis, Grand-Vicaire et prêtre de beaucoup d’esprit, qui fréquentait assidûment sa famille ; ayant pour père un homme