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des verreries, glaceries et émailleries dans tout le royaume.

Elles déclarent qu’en 1525 François Ier, et Charles IX en 1565, afin de rendre plus estimable l’art de la verrerie, avaient permis d’y travailler sans déroger, et même l’avaient choisi pour servir d’une retraite honorable aux gentilshommes, ainsi du reste qu’au dix-neuvième siècle, on dispose de certaines fonctions ou places pour les officiers et les soldats qui se retirent du service. Il y a des concessions de verreries faites à des roturiers ; et jamais, dit M. Augustin Cochin[1], comme cela avait lieu pour l’ordre de Malte, le cordon du Saint-Esprit ou l’entrée dans quelque chapitre, on n’a exigé des quartiers de noblesse pour souffler des bouteilles ou polir des glaces.

Du reste, pour nous représenter ce qu’était le verrier à l’époque de Palissy, examinons les splendides vitraux de la Sainte-Chapelle à Champigny-sur-Veude, les verrières de Saint-Ëtienne de Bourges, de Saint-Gatien de Tours, je ne parle pas de celles de la Sainte-Chapelle de Paris. Évidemment ceux qui les ont dessinées sont d’éminents artistes, quoique inconnus pour la plupart, et ceux qui les ont peintes sous leur direction sont plus que des artisans. La vitrerie était sœur cadette de la verrerie ; et le peintre verrier qui connaissait le dessin, le modelage, un peu de sculpture, ne peut certes pas être mis au rang des manœuvres.

  1. Correspondant du 25 novembre 1865.