Page:Audoux - Douce Lumiere.djvu/228

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rait très bien de nouveau grimper au faite des arbres. Elle s’en réjouit, et par jeu, elle plie et déplie ses membres, fait les culbutes savantes d’autrefois, tourne sur place ainsi qu’une toupie bien lancée, et, les bras ouverts, renverse son buste jusqu’à l’extrême.

L’heure s’avance. Dans l’attente de Jacques Hermont, Églantine va, vient, par la chambre, se penche à la fenêtre, écoute les bruits de la rue avec l’espoir d’entendre le pas de son voisin, regarde à tout instant la pendule et enfin, se met au lit où elle s’endort, l’esprit autant que le corps en repos.

Un bruit, qui avait cessé de lui être familier, la réveille. Elle ne reconnaît pas tout de suite sa propre chambre, se croyant encore chez Marie-Danièle, puis elle cherche à savoir d’où est venu le bruit. Elle heurte sans le vouloir la cloison commune. Aussitôt elle entend :

— Êtes-vous là, Églantine ?

Oui, elle est là. Et, l’instant d’après, Jacques est là aussi, en bras de chemise et les pieds nus dans ses chaussons. Pas très bien réveillée encore, Églantine, à moitié nue, cherche un siège, mais Jacques la retient :

— Remettez-vous au lit, vous pourriez prendre froid.