Page:Audoux - L Atelier de Marie Claire.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



II

Octobre était venu. Les toilettes de mariage se terminaient les unes après les autres, et il ne resta bientôt plus que la robe blanche qu’on devait faire au dernier moment afin de lui conserver toute sa fraîcheur.

C’étaient Sandrine et Bouledogue qui s’occupaient de ce travail. Mme Dalignac leur donnait des tabliers blancs qui les couvraient jusqu’aux pieds, et elles s’installaient momentanément au bout de la table.

Mme Doublé revint comme l’avait prédit Sandrine. Elle fit tourner d’un coup de pouce les mannequins sur lesquels étaient les robes, et après avoir crayonné des lignes sur un bout de papier, elle sortit de l’atelier comme elle y était entrée, sans dire un mot.

La voix de Bouledogue gronda derrière elle :

— Elle nous prend pour des chiens.

Au même instant Duretour leva le nez au plafond et fit entendre une petite voix flûtée qui disait :

— B’jour, M’dame.

Maintenant, les planches débordaient d’étoffes