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trouvait rempli par une table et deux chaises et il eût été difficile de s’asseoir dans le passage du milieu.

Des planches s’étageaient un peu partout, mais ce qui dominait dans la pièce, c’était des photographies d’enfant. Un petit garçon et une petite fille, tantôt seuls, tantôt se tenant par la main. Et au-dessus de la table, à l’endroit où aurait pu être la cheminée, un cadre plus grand que les autres montrait les enfants et leurs parents réunis. Jacques retenait les deux petits entre ses genoux et Sandrine, debout derrière eux, se penchait pour les entourer de ses bras.

La fillette avait comme sa mère des cheveux tout en boucles et un visage bien fait, tandis que le garçonnet avait comme son père des cheveux lisses et un visage dont les contours semblaient tout effacés.

Bergeounette venait me retrouver chez Sandrine. Elle mettait une animation extraordinaire dans la petite chambre qu’elle emplissait de désordre et de bruit. C’était comme si elle se fût assise sur tous les meubles à la fois, et après son départ j’étais toujours obligée de donner un coup de balai.

Cela faisait rire Sandrine qui trouvait que Bergeounette ressemblait à un bon chien mal dressé.

Puis c’était Jacques qui arrivait pour quelques instants. Il se troublait en me voyant, et il restait debout comme un étranger.

Sandrine le forçait à s’asseoir sur le pied du lit, et à toute minute elle levait les yeux sur lui