Page:Audoux - La Fiancee.djvu/119

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— Oh, ils l’ont tué, bien sûr, comme autrefois mon pauvre homme.

Elle fit un geste violent au-dessus de sa tête, puis elle mit ses poings sur ses jeux, comme pour s’empêcher de voir une chose affreuse. Et Valserine s’enfuit épouvantée.



IV


L’été finissait, et depuis plus de deux mois déjà Valserine habitait chez la mère Marienne.

Au soir de son épouvante, elle s’était enfuie dans le bois, où Bernard l’avait retrouvée le lendemain, couchée parmi les buis et les cyclamens sauvages. Elle était toute raidie par le froid, et ses cris de petite fille désolée semblaient ne jamais plus pouvoir s’arrêter.

Pendant plusieurs semaines, elle avait empli la maison de plaintes et de sanglots ; et ni les soins dévoués de la vieille femme, ni les prévenances affectueuses du jeune gar-