Page:Audoux - La Fiancee.djvu/59

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ment à la main une branche pleine de bourgeons.

De plus, ils ne voulaient confier leur secret à personne, de sorte qu’à la place de chênes, ils rapportèrent, bien cachés parmi du bois mort, deux vigoureux petits bouleaux, hauts d’un mètre, gros comme le doigt, et dont la jolie robe grise était douce au toucher comme de la soie. Ils ne s’étonnèrent pas de leurs feuilles pâles, légères et toujours frissonnantes, et ce fut seulement quand le jardinier eut dit que ces bouleaux allaient encombrer inutilement le clos, qu’ils les arrachèrent pour, à quelques jours de là, les remplacer par deux solides châtaigniers, qu’ils arrachèrent de même à l’automne, les reconnaissant à l’enveloppe pleine de piquants du seul fruit que chacun d’eux s’était hâté de donner. Puis ce furent des frênes, des charmes et bien d’autres encore, qu’avant de planter, cette fois, ils allaient montrer au jardinier, sous prétexte d’apprendre à connaître les arbres. Et cela jusqu’au jour où le château attendant un nouveau maître, ils trouvèrent le jardinier tout au fond du parc sur