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MARIE-CLAIRE

en promettant d’acheter d’autres pièces de toile.

M. Alphonse ne paraissait guère qu’aux heures de repas. J’aurais été bien en peine de dire à quoi il employait son temps.

Son visage me rappelait celui de la supérieure. Il avait comme elle la peau jaune et les yeux brillants ; on eût dit qu’il portait en lui un brasier qui pouvait le consumer d’un moment à l’autre.

Il était très pieux, et chaque dimanche, il partait avec Mme Alphonse à la messe du village qu’habitait M. Tirande.

Au commencement, ils voulurent m’emmener dans leur voiture ; mais je refusai, préférant aller à Sainte-Montagne où j’espérais rencontrer Pauline ou Eugène.

Quelquefois, un des laboureurs venait avec moi, mais le plus souvent, je m’en allais seule, par un chemin de traverse qui diminuait de beaucoup le trajet.

C’était un chemin rude et pierreux qui grimpait sur la colline, à travers les genêts.

À l’endroit le plus élevé, je m’arrêtais devant la maison de Jean le Rouge.