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Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/201

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MARIE-CLAIRE

Pendant que la fillette faisait cuire des châtaignes, et mettait sur la table le pot de miel et la cruche de cidre, Jean le Rouge préparait un feu de grosses bûches.

Du temps passa ; les châtaignes étaient cuites, et le bûcheron tardait à rentrer. Les enfants s’assirent par terre devant le feu pour avoir plus chaud, et ils finirent par s’endormir, en s’appuyant l’un contre l’autre.

Jean se réveilla aux cris que poussait la petite fille. Il ne comprit pas tout d’abord pourquoi elle levait les bras si haut devant la flamme.

Comme elle sautait sur ses pieds pour s’enfuir, il vit qu’elle brûlait.

Elle avait déjà ouvert la porte du jardin, et elle courait en éclairant les arbres.

Alors, Jean l’avait saisie, et jetée dans la fontaine de la source.

Le feu s’était éteint tout de suite, mais lorsque Jean voulut la sortir de la fontaine, il la trouva si lourde, qu’il crut qu’elle était morte. Elle ne faisait aucun mouvement, et il mit longtemps à la tirer de l’eau, puis, il la ramena à la maison, en la traînant comme un fagot.