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Page:Audoux - Marie-Claire.djvu/203

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MARIE-CLAIRE

C’étaient les derniers amis qui me restaient et l’idée m’était venue de parler d’eux à Mme Alphonse, dans l’espoir qu’elle obtiendrait de son mari qu’il veuille bien les garder.

Je trouvai l’occasion un jour que M. Tirande et son fils étaient entrés dans la lingerie en parlant de changements à faire à la ferme.

M. Alphonse ne voulait pas de troupeau : il parlait d’acheter des machines agricoles, d’abattre les sapins et de défricher la colline. Les étables serviraient de remises pour les machines, et la maison de la colline deviendrait un grenier à fourrages.

Je ne sais si Mme Alphonse entendait ; elle travaillait à sa dentelle avec une grande attention.

Aussitôt que les deux hommes furent sortis, j’osai parler de Jean le Rouge.

J’expliquai combien il avait été utile à maître Sylvain : je dis son chagrin de quitter cette maison qu’il habitait depuis si longtemps, et quand je m’arrêtai, tout angoissée de la réponse qui allait venir, Mme Alphonse retira son crochet du fil et dit :