Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/266

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C’est une succession de battements assez courts, si l’on en excepte pourtant la saison où l’heureux couple prélude aux amours : car on les voit alors comme nager tous les deux, les ailes immobiles, glissant dans les airs avec un petit gazouillement aigu, et la femelle ne cessant de recevoir les caresses du mâle. En d’autres temps, ils planent au large, à une grande hauteur, au-dessus des villes et des forêts ; puis, avec la saison humide, reviennent voler à ras du sol, et on les voit écumer l’eau pour boire et se baigner. Quand ils vont pour descendre dans un trou d’arbre ou une cheminée, leur vol, toujours rapide, s’interrompt brusquement comme par magie ; en un instant ils s’abattent en tournoyant et produisent avec leurs ailes un tel bruit, qu’on croirait entendre dans la cheminée le roulement lointain du tonnerre. Jamais ils ne se posent sur les arbres ni sur le sol. Si l’on prend une de ces hirondelles et qu’on la mette par terre, elle fait de gauches efforts pour s’échapper et peut à peine se mouvoir. J’ai lieu de croire que parfois, la nuit, il arrive aux parents de s’envoler et aux jeunes de prendre de la nourriture : car j’ai entendu le frou-frou d’ailes des premiers et les cris de reconnaissance des seconds, durant des nuits calmes et sereines.

Quand les petits tombent par accident, ce qui arrive aussi quelquefois, bien que le nid reste en place, ils parviennent à y remonter à l’aide de leurs griffes aiguës, en élevant un pied, puis l’autre, et en s’appuyant sur leur queue. Deux ou trois jours avant d’être en état de s’envoler, ils grimpent en haut du mur, jusqu’auprès