Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/272

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pouvaient être ainsi logés dans cet arbre : l’espace vide commençant à partir de la pile de plumes et de dépouilles pour finir à l’entrée supérieure de la cavité, ne présentait pas moins de 25 pieds en hauteur sur 15 de large, en supposant à l’arbre 5 pieds de diamètre, ce qui donnerait 375 pieds carrés de surface. Maintenant, accordons à chaque oiseau un espace d’à peu près 3 pouces, ce qui est plus que suffisant, vu la manière dont ils étaient entassés : il y aura 32 oiseaux par chaque pied carré, et, par conséquent, le nombre total que contenait l’intérieur de ce seul arbre était de 11,000.

Je ne cessai point de surveiller les mouvements de mes hirondelles. Lorsque les jeunes qui avaient été élevées dans les cheminées de Louisville, Jeffersonville et des maisons du voisinage, ainsi que dans les arbres choisis pour cet objet, eurent abandonné le lieu de leur naissance, je recommençai mes visites au sycomore. C’était le 2 d’août. Je m’assurai que le nombre des oiseaux qui s’y retiraient n’avait pas augmenté ; mais je trouvai beaucoup plus de femelles et de jeunes que de mâles, sur une cinquantaine qui furent pris et ouverts. Jour par jour, j’y revins : le 13 d’août, il n’y en entra guère que deux ou trois cents ; le 18, pas un seul ne s’en approcha, et c’est à peine si je vis passer isolément quelques individus qui m’avaient l’air de s’en aller vers le sud. En septembre, pendant la nuit, je regardai dans l’intérieur : il n’y en restait aucun. J’y revins encore une fois, en février, par un temps très froid, et convaincu que toutes les hirondelles avaient