Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 1.djvu/70

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dans nos États de l’ouest. Là ils nous parleront des Clarck, des Croghan, des Boon, et de tant d’autres hommes aux entreprises grandes et hardies ; ils nous recomposeront le pays tel qu’il était autrefois ; et d’un sujet digne de leurs pinceaux, ils auront fait un tableau immortel.




LE GRAND MARAIS DE PINS

DE LA PENSYLVANIE.


Je quittai Philadelphie à quatre heures du matin, par le coche, n’emportant avec moi que le bagage strictement nécessaire pour l’expédition projetée ; c’est-à-dire, une boîte qui contenait un petit paquet de linge, du papier à dessiner, mon journal, des couleurs et des pinceaux, plus, vingt-cinq livres de plomb, mon fusil « tear-jacket », quelques pierres, un peu d’argent, et par-dessus tout, un cœur plus que jamais enthousiaste de la nature.

Nos voitures ne sont pas des meilleures, et ne se meuvent pas avec toute la célérité qu’on leur connaît dans certains autres pays. Il était donc huit heures et nuit close quand nous atteignîmes « Mauch-Chunk » aujourd’hui si réputé dans toute l’Union pour ses précieuses mines de charbon, et situé à quatre-vingt-huit milles de Philadelphie. Nous avions traversé des contrées d’un