Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/193

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notes criardes et belliqueuses de la cornemuse, dont les montagnards écossais ont coutume de s’accompagner à la guerre. La société se retira d’assez bonne heure, et moi, en me séparant, ce soir-là, de Bewick, je pus dire que je me séparais d’un ami.

Quelques jours après, je reçus un second billet de lui, mais que je lus à la hâte, étant retenu en ce moment par diverses personnes qui venaient examiner mes dessins. Dans ce billet, du moins comme je le compris, il m’exprimait le désir de m’avoir, ce même jour, à dîner. En conséquence, je m’y rendis. Mais jugez de mon désappointement : en arrivant chez lui, à cinq heures, avec un appétit tel que l’occasion le réclamait, je trouvai qu’on ne m’avait invité qu’au thé, et non pas à dîner. La méprise fut bientôt expliquée, à la satisfaction de tout le monde, et l’on plaça sur la table, à mon intention, quelque chose d’un peu plus substantiel. Le révérend William Turner s’était joint à nous ; la soirée me parut délicieuse. D’abord, la conversation fut enjouée : on passait légèrement d’un sujet à l’autre ; mais quand la table fut desservie, M. Bewick rapprocha sa chaise du feu, et l’on parla de ce qui nous intéressait plus particulièrement. Lorsqu’enfin l’heure de se retirer fut venue, nous nous en retournâmes chacun chez nous, mutuellement satisfaits d’avoir fait connaissance, et enchantés de notre hôte.

J’avais été invité, la veille, à déjeuner avec Bewick pour le lendemain à huit heures. C’était le 16 avril, et je trouvai toute la famille si bonne et si attentionnée, que je pouvais me croire chez moi. Aussitôt après