Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/222

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intéressant pour les ornithologistes de l’Amérique, dont la faune possède peu d’oiseaux de la famille des Canards qui soient dans ce cas. Celui-ci, et en général les fuligules, se distinguent de toutes les autres espèces de cette même famille vivant sur les eaux douces ou salées, par leur cou comparativement court, par la plus grande étendue de leurs pieds, la forme aplatie du corps, et la faculté de plonger, à une profondeur considérable, jusqu’aux lits de coquillages dont ils font leur principale nourriture. Leur vol aussi diffère de celui des vrais canards, en ce sens qu’il se maintient plus près de la surface de l’eau. Rarement, en effet, les fuligules s’enlèvent-elles à une grande hauteur au-dessus de cet élément, et sauf trois espèces, on ne les rencontre presque jamais dans l’intérieur des terres, à moins qu’elles n’y aient été poussées par l’ouragan ; elles ont encore pour habitude, à elles particulière, de nicher en communauté et souvent à une très petite distance l’une de l’autre. Enfin, les mâles sont communément plus enclins à abandonner leurs femelles, du moment que l’incubation commence ; de sorte que ces dernières restent chargées d’une double responsabilité, que cependant elles portent avec courage ; et elles savent dignement s’acquitter de leur tâche, quoique seules et sans protecteur.

Aujourd’hui, le long de nos côtes orientales, ce Canard ne descend guère au sud plus loin que le voisinage de New-York. Wilson prétend qu’on en voit quelquefois jusqu’au cap de Delaware ; mais cette rencontre doit être maintenant tout à fait exceptionnelle, car des