Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/235

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de l’Atlantique, mâles et femelles sont mêlés ; et quand vient le printemps, ceux qui sont accouplés voyagent par grandes troupes, disposées en ligne où l’on voit distinctement alterner les individus de l’un et de l’autre sexe.

Le vol des Eiders est ferme et puissant. Ils s’avancent en battant fréquemment des ailes, et faisant onduler leurs files, suivant les inégalités mêmes de la surface des vagues au-dessus desquelles ils passent à la hauteur de quelques mètres, et rarement à plus d’un mille du rivage. Quelques-uns seulement traversent le golfe de Saint-Laurent. Généralement ils préfèrent suivre les côtes de la Nouvelle-Écosse et de Terre-Neuve, jusqu’à l’entrée orientale du détroit de Belle-Île, au delà de laquelle un certain nombre continuent plus au nord, tandis que d’autres, remontant ce canal, s’établissent pour la saison au long des rivages du Labrador, et vont parfois jusqu’à la baie des Perdrix, ou même plus loin, sur le Saint-Laurent. Pendant le temps qu’ils séjournent sur nos eaux et dans les lieux qu’ils ont choisis pour nicher, on les voit assez fréquemment voler beaucoup plus haut que lorsqu’ils voyagent ; mais dans ce cas ils semblent n’avoir pour but que de se maintenir hors des atteintes de l’homme. On s’est assuré que la rapidité de leur vol était d’environ quatre-vingts milles par heure.

Ils plongent avec une agilité remarquable, peuvent rester longtemps sous l’eau, et vont souvent chercher leur nourriture à une profondeur de huit à dix brasses, sinon plus. Cependant, lorsqu’ils sont blessés, ils s’épui-