Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/249

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vit en toute saison par troupes, qui ne sont pas généralement très nombreuses. Les oiseaux de cette espèce n’en souffrent aucun du même genre dans les lieux qu’ils ont eux-mêmes choisis pour nicher ; ils s’accommoderont plus volontiers de la société d’individus appartenant à un genre différent. Le P. carbo se réserve les derniers sommets des rochers les plus escarpés et dont la base est battue par les flots ; le P. dilophus s’établit sur les îles plates, à quelque distance des rivages du continent ; et le P. floridanus se tient lui sur des arbres. Dans celles de ces diverses stations que j’ai pu visiter, je n’ai trouvé aucun individu de cette dernière espèce mêlé avec ceux d’une autre ; mais, je le répète, le grand Cormoran semble voir sans aversion le faucon pèlerin dans son voisinage ; tandis que le Cormoran à double crête permet aux fous et aux guillemots de nicher près de lui, et que le Cormoran de la Floride s’associe à des hérons, des frégates pélicans, des quisquales et même des pigeons.

Celui-ci ne s’avance pas dans l’intérieur des terres : il aime mieux suivre les sinuosités des rivages et le cours des rivières, dût sa route, à un point donné, en être trois fois plus longue. C’est le seul que j’aie jamais vu se poser sur les arbres. Mon savant ami le prince Charles Bonaparte, dans son remarquable ouvrage Synopsis des Oiseaux des États-Unis fait mention d’une autre espèce de Cormoran, sous le nom de Phalacrocorax graculus, qu’il décrit comme étant, à l’âge adulte, d’un noir verdâtre, avec quelques raies blanches éparses sur le cou, bronzé en hiver, ayant une