Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/258

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que fuir dans les airs ; il nage, en ne laissant à découvert que sa tête et son cou, de même que l’anhinga, et peut s’enfoncer plus profondément encore, sans avoir besoin de faire paraître le derrière.

Pour atteindre leur proie, ces oiseaux ne plongent que lorsqu’ils sont posés sur l’eau, et jamais en volant, comme l’affirment certains compilateurs. La forme même de leur bec et le manque de cellules aériennes, dont sont pourvus presque tous les plongeurs, expliquent suffisamment cette différence. Aussi ne les voit-on jamais s’élancer dans l’eau d’une certaine hauteur, à la manière des fous et autres oiseaux, soit quand ils cherchent leur nourriture au vol et s’avancent au loin sur la mer, en résistant à des coups de vent tels, que le Cormoran qui s’aventure rarement hors de la vue des rivages, n’oserait lui-même en affronter ; soit lorsque, ainsi que les mouettes, ils effleurent rapidement les vagues, et enlèvent leur proie en passant. Aussitôt ressorti de l’eau, le Cormoran avale le poisson qu’il a pris, quand il l’a saisi du bon côté ; autrement, il le jette en l’air et le reçoit dans son bec, la tête la première. Mais s’il est trop gros, il l’emporte vers le bord, ou bien se pose sur un arbre, et là, le bat et le déchire avant de le manger. Son appétit est insatiable ; il se gorge jusqu’à n’en pouvoir plus, chaque fois qu’une bonne occasion se présente.

Le vol de ce Cormoran est plus vif peut-être que celui des autres espèces mentionnées ci-dessus. Il voyage en donnant continuellement des coups d’ailes qu’il interrompt, pour planer par intervalles, avec une