Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/294

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tale du Mississipi ou de l’Ohio. De là, presque à chaque instant, vous entendez un bourdonnement d’ailes : c’est une Bécasse qui passe au-dessus de votre tête, avec une rapidité qu’égale à peine celle de nos plus légers oiseaux. Voyez-la qui traverse ou descend le large fleuve ; le bruit de son vol, qui tout à l’heure vous annonçait son approche, meurt graduellement derrière elle, à mesure qu’elle s’enfonce dans les bois. Au mois d’octobre, voyageant avec ma famille dans le Nouveau-Brunswick et les parties nord de l’État du Maine, je fus témoin de leur migration vers le Sud : elles ne passaient que tard le soir, à quelques mètres ou même à quelques pieds de terre, mais toujours à peu près en même nombre, et d’une manière presque continue.

Dans la saison des œufs, elles s’accommodent aussi facilement des parties plus chaudes de nos États-Unis, que des hautes latitudes du Nord. C’est un fait bien connu qu’elles se reproduisent au voisinage de Savannah, dans la Géorgie, et près de Charlestown dans la Caroline du Sud. Mon ami John Bachman en a vu trente jeunes, n’ayant pas encore toutes leurs plumes, et qui avaient été tuées le même jour, non loin de cette dernière ville. Je n’en ai jamais trouvé de nids dans la Louisiane ; mais ils ne sont pas rares, ainsi que j’ai pu le vérifier par moi-même dans le Mississipi et surtout le Kentucky. Dans les États du centre, ces Bécasses commencent à s’apparier à la fin de mars ; au Sud, un mois plus tôt. À cette époque, et pendant une quinzaine, on les voit le matin et le soir monter et descendre en spirale, comme fait la bécassine, en se donnant des mouve-