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LE LABRADOR.


Je me rappelle avec grand plaisir les jours agréables que j’ai passés dans la compagnie des jeunes gentlemen avec lesquels j’ai visité les côtes orageuses et stériles du Labrador, et je pense que quelques détails sur la manière dont nous savions occuper notre temps, ne pourront qu’être du goût de mes lecteurs.

Nous avions acheté nos provisions à Boston ; mais malheureusement beaucoup de choses très nécessaires avaient été oubliées ; c’est pourquoi arrivés à East-Port, dans le Maine, nous suppléâmes, par de nouvelles acquisitions, à ce qui pouvait nous manquer. Quand il s’agit d’une de ces longues et souvent périlleuses expéditions, aucun voyageur, qu’on me permette de donner cet avis, ne devrait rien négliger de ce qui est propre à assurer le succès de son entreprise, ni même rien de ce qu’il sait pouvoir contribuer à son bien-être personnel. On n’a guère l’occasion de renouveler ses provisions, soit munitions, soit vêtements, dans un pays comme le Labrador ; et je l’avoue, nous nous en remîmes trop complétement au zèle et à la prévoyance de nos pourvoyeurs d’East-Port. Sans doute nous n’avions pas à nous plaindre des munitions, le pain était excellent, ainsi que la viande et les pommes de terre ; mais le