Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/374

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plus élevés, où ils savent qu’abondent les baies, les insectes et les sauterelles.

Lorsqu’il doit voyager loin, le Pluvier doré vole à une hauteur de trente à soixante pieds, d’une manière régulière et avec une grande rapidité. Si la troupe est nombreuse, elle se forme sur un front étendu et se pousse en avant par des battements d’ailes bien réglés, chaque individu émettant une note assez douce et qu’il répète par intervalles. Avant de se poser, ils font diverses évolutions ; tantôt descendent en effleurant le sol, tantôt décrivent une courbe ou s’élancent de côté ; d’autres fois resserrent, puis étendent leurs rangs ; et à la fin, au moment même où ils semblaient près de s’abattre, le chasseur, impatienté de les attendre, les voit subitement prendre l’essor et lui échapper. Quand ils se posent à portée, le meilleur moment pour les tirer est celui où ils touchent la terre, car alors ils ne présentent qu’une masse compacte et se dispersent l’instant d’après. J’en ai souvent remarqué qui, en passant d’un endroit à l’autre, rompaient soudain leur élan comme pour regarder les objets au-dessous d’eux, ainsi que le font les courlis.

Le 16 mars 1821, étant à la Nouvelle-Orléans, je fus invité, par quelques chasseurs français, à une partie dans les environs du lac Saint-Jean : c’était pour assister au passage des Pluviers, qui par myriades venaient du nord et continuaient leurs migrations vers le sud. Dès le matin, à la première apparition de ces oiseaux, des compagnies de vingt à cinquante chasseurs s’étaient postées dans les différents lieux où ils savaient