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que sur la grande rivière Santee. Un jour je montrais, à un ami qui n’est plus, quelques douzaines de ces mêmes Canards étalés sur le marché de Savannah ; mais lui voulait, à toute force, que je fusse dans l’erreur, et me soutenait que ce n’était là que de pauvre gibier, sec, maigre, avec un insupportable goût de poisson, et d’une qualité bien inférieure à celle du canard sauvage et de la sarcelle aux ailes bleues. Et de fait il n’avait pas tort, car dans cette saison ils ne valent guère mieux qu’il ne disait.

J’en ai vu des quantités considérables sur les nombreux îlots et les rivières de la Floride orientale ; mais sans en rencontrer un seul sur le golfe Saint-Laurent, au long des côtes du Labrador ou de Terre-Neuve.

Ils arrivent dans les environs de la Nouvelle-Orléans, du 20 octobre à la fin de décembre, par compagnies de huit à douze individus, qui probablement ne se composent que des membres d’une seule famille ; et à l’inverse de plusieurs autres espèces, ils se tiennent par petits groupes, tant que dure l’hiver. Néanmoins, à l’approche du printemps, ils se réunissent entre eux et, vers le premier avril, partent en grandes troupes. Dans leurs stations, ils ont coutume de se poser à découvert sur les prairies humides, les étangs vaseux, et font leur nourriture des graines de diverses plantes, notamment de celles du lis d’eau et de l’avoine sauvage.

Au rapport d’Alexandre Wilson, qui le premier a décrit cette espèce, leur apparition dans les districts du Centre a lieu vers le 15 octobre ; mais plus récemment d’autres auteurs ont écrit qu’à moins d’un froid rigou-