Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/383

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fois assez rare pour que ce Canard, ainsi que d’autres qui n’en sont pas moins friands, se voient obligés de recourir aux poissons, grenouillettes et lézards aquatiques, limaces et mollusques, ainsi qu’aux graines de diverses espèces qu’on retrouve en plus ou moins grande quantité dans leur estomac.

On ne sait rien de leurs mœurs durant la saison des œufs, et l’on ignore également ce qui se rapporte aux changements de plumage qu’ils peuvent subir à cette même époque.

Quant aux moyens qu’on emploie pour en approvisionner nos marchés, n’ayant pu, faute d’occasions, m’en instruire suffisamment par moi-même, je vais transcrire ici un compte rendu de la chasse aux Canards sur les eaux du Chesapeake, publié il y a déjà quelques années dans le Cabinet d’histoire naturelle, et dont une copie m’a été transmise par l’auteur, le docteur Sharpless de Philadelphie. Je m’empresse de lui en adresser mes remercîments, sans oublier les nombreuses preuves d’obligeance qu’en mainte autre circonstance il m’a données :

« La baie de Chesapeake, avec ses divers tributaires, est le lieu le plus fréquenté par les oiseaux d’eau qu’il y ait dans tous les États-Unis. Cela tient à l’abondance de nourriture qu’ils y trouvent, soit sur les immenses bancs de sable ou bas-fonds qui, de l’embouchure de la Susquehannah, s’étendent tout le long de la rivière Elk, soit sur les bords mêmes de la baie et de ses affluents, jusqu’aux rivières York et James dans le sud.

» Cependant leur nombre va en décroissant depuis