Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/397

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l’hiver. Je n’en ai jamais rencontré au bord des rivières et des lacs, mais toujours près de la mer, et surtout au long des larges îlots, si nombreux sur nos côtes. Ils s’avancent assez loin en mer ; j’en ai vu sur des îles rocheuses, à trente milles du continent, et deux fois, en traversant l’Atlantique, j’en ai remarqué, non loin des grands bancs, plusieurs troupes qui volaient rapidement ; elles rasaient presque les vagues autour des vaisseaux, puis, partant tout droit dans la direction du sud-ouest, en quelques minutes elles disparurent à nos regards. Au commencement de juin, j’en vis aussi un certain nombre sur les hautes terres de l’île de Grand-Manan, ce qui me fit supposer qu’ils y nichaient ; mais nous ne pûmes jamais trouver de nids ; et j’ai su depuis qu’effectivement, vers la fin de juillet, on prend beaucoup de petits sur cette île, de même qu’au long des côtes du Maine.

J’ai observé que, lorsqu’ils sont en compagnie d’oiseaux d’une autre espèce, les Tourne-pierres se montrent bien plus farouches que quand ils se tiennent entre eux ; dans ce dernier cas, ils ne semblent même pas avoir peur de l’homme.

Je pourrais, à cet égard, citer plusieurs faits : Un jour, sur l’île Galveston, au Texas, mon ami Harris, avec mon fils et divers individus de notre société, avait tué quatre daims, que les matelots apportèrent à notre petit camp, près du rivage. Me sentant un peu fatigué, je ne voulus pas retourner à la chasse et me proposai pour dépouiller la venaison, avec l’aide de l’un de nos hommes. Quand l’opération fut terminée