Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/405

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

de Galveston. Il y a plus : lors de mon excursion à l’île Grand-Terre, M. Audry, planteur, qui depuis longtemps y demeurait, m’assura que, presque à chaque mois de l’année, on voyait des Pélicans blancs sur ces rivages. Serait-ce donc que, dans les oiseaux de cette espèce, comme dans beaucoup d’autres, les individus stériles restent dans des localités entièrement abandonnées par ceux qui ont la faculté de se reproduire ? Ces derniers, en effet, nous le savons, gagnent les montagnes Rocheuses, les latitudes les plus froides ; et c’est là qu’ils nichent. Ou bien, parmi ces Pélicans, de même que cela se voit chez diverses espèces de nos canards, en est-il qui, pour élever leur couvée, demeurent dans les contrées méridionales, obéissant ainsi à un instinct secret ou à quelque particularité d’organisation ? Ah ! lecteur, que nous savons peu de chose encore des merveilleuses combinaisons dont la nature dispose pour assurer, en toute circonstance, le bien-être et la félicité de chacune des créatures qui lui doivent l’existence !

Mon ami John Bachman dit, dans une note qu’il m’adressait : Cet oiseau est maintenant beaucoup plus rare, sur nos côtes, qu’il n’était il y a une vingtaine d’années, puisque diverses personnes m’ont affirmé qu’il nichait anciennement sur les bancs de sable de nos îles aux oiseaux. En 1814, le 1er juillet, j’en vis une troupe sur les bancs de Bull’s-Island, et j’en tuai deux vieux dans leur plumage complet. Je crois même qu’ils avaient leurs œufs sur l’un de ces bancs qui malheureusement avait été submergé, la veille, par une marée de printemps que poussait un vent impétueux.