Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/407

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lant, comme fait le Pélican brun. Il pêche généralement de la manière que nous venons d’indiquer, en modifiant toutefois son procédé d’après les circonstances, telles que le besoin de veiller à sa sûreté et la rencontre accidentelle de bancs de poissons, dans les bas-fonds qu’une troupe peut entourer. Jamais non plus ils ne plongent pour prendre leur nourriture, mais enfoncent seulement la tête dans l’eau, aussi loin que le cou peut atteindre, pour la retirer aussitôt qu’ils ont attrapé quelque chose, ou qu’ils ont manqué le but, car ils ne la tiennent presque jamais hors de vue plus d’une demi-minute. Sur les rivières, ils cherchent ordinairement au long des bords, mais le plus souvent en nageant profondément ; et alors ils avancent bien plus rapidement que sur le sable. Tandis qu’ils nagent ainsi, vous les voyez allonger le cou et ne montrer que la mandibule supérieure au-dessus de l’eau, l’inférieure restant tendue horizontalement et prête à recevoir tout ce que le hasard amène dans la grande poche qui pend en dessous.

Ces oiseaux pêchent indifféremment, soit le long des eaux douces, soit sur les rivages de la mer ; et, dans ce dernier cas, il est bon que vous sachiez comment ils s’y prennent. Au mois d’avril 1837, sur l’île de Barataria, je remarquai une troupe de Pélicans blancs en compagnie de Pélicans bruns, et qui tous étaient à l’œuvre pour chercher leur nourriture, ceux-ci travaillant comme à l’ordinaire, et les premiers de la manière suivante : ils nageaient à la fois contre le vent et le courant, les ailes en partie ouvertes, le cou tendu, et ne