Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/430

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suffisamment affermis sur la branche. Sous ce rapport, ils ressemblent exactement au cormoran de la Floride.

Il y a tels faits bien observés, dans les habitudes des oiseaux, d’après lesquels on pourrait avoir une idée très exacte des températures propres aux diverses parties d’un pays, pendant une saison donnée. Ceux que j’ai constatés dans l’histoire de l’Anhinga, me semblent être de ce genre : ainsi j’ai trouvé la Dame Grecque nichant sur la rivière Saint-Jean, près le lac Georges, dès le 23 février. Précédemment déjà j’en avais vu qui se faisaient la cour sur les eaux, d’autres charriant de petites branches pour bâtir leurs nids, et j’avais même tué des femelles ayant des œufs très développés. Or, à cette époque, on ne trouverait peut-être pas un seul Anhinga aux environs de Natchez, et c’est à peine s’il y en a quelques-uns dans le voisinage de la Nouvelle-Orléans, dans l’est de la Géorgie et les parties maritimes ou centrales de la Caroline du Sud. À la Louisiane, ils nichent en avril ou mai, et dans le sud de la Caroline, mon ami Bachman a trouvé, jusqu’au 28 de juin, des petits nouvellement éclos et même des œufs. Dans la Caroline du Nord, où l’on n’en voit plus que quelques couples, la saison des amours est d’une quinzaine de jours encore plus tardive.

J’ai déjà dit aussi que les oiseaux qui nichent de cette manière beaucoup plus tôt dans une partie du pays que dans une autre, spécialement quand c’est à de grandes distances, peuvent encore, après une première ou même une seconde couvée, avoir assez de temps pour gagner de plus hautes latitudes et en élever une troisième