Page:Audubon - Scènes de la nature, traduction Bazin, 1868, tome 2.djvu/470

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ouragan. La plupart de ceux qui passent l’hiver sous ces chaudes latitudes, sont des jeunes de l’année même ou de la précédente. Dans une de ses excursions aux îles maritimes qui bordent la Caroline du Sud, mon ami Bachman a vu, le 2 juillet 1836, une troupe de Fous composée de cinquante à cent individus et qui tous avaient encore leur plumage d’hiver de première année. Pendant plusieurs jours, ils se montrèrent, tantôt sur l’île Cole ou aux environs, tantôt sur les grèves et d’autres fois parmi les brisants. Il dit aussi avoir entendu raconter à M. Giles, un de ses amis, très versé dans tout ce qui a rapport aux oiseaux, que, l’année précédente, dans le courant de l’été, il avait vu maintes fois aller et venir un couple de Fous dont le nid était sur un arbre. Cette observation concorde parfaitement avec celles du capitaine Napoléon Coste, qui cumulait les fonctions de lieutenant et de pilote à bord de la Marion : ce dernier affirme avoir trouvé, sur la côte de Géorgie, un certain lieu où nichait une troupe de Fous ; c’étaient tous des vieux, à plumage blanc, et qui avaient construit leurs nids sur des arbres. On ne peut s’étonner de cela, quand on sait, comme moi, que le Fou brun (Sula fusca) niche indifféremment sur des arbres ou des bancs de sable secs et élevés. Durant l’hiver, j’en ai souvent remarqué qui volaient à de grandes distances en haute mer ; mais rarement étaient-ce des jeunes : ceux-ci, en effet, se maintiennent beaucoup plus près du bord et cherchent leur nourriture dans les eaux basses.

Le vol du Fou est puissant, très bien soutenu, et